Monday 11 August 2014

La reforme de la garde à vue en France




J’ai appris du problème de la garde à vue (GAV) en France grâce au film « La Haine ».
Mais qu’est-ce que c’est la GAV ? Et pourquoi est-ce qu’il est un sujet très débâté en France ? 

Dans le site-web  http://www.garde-a-vue.com/, la GAV est défini comme ça :

« La garde à vue est une mesure visant à priver de liberté pendant quelques heures (24 heures dans la plupart des cas mais pouvant s’étendre jusqu’à 48 heures sur demande du juge d’instruction voire même jusqu’à 120 heures dans des affaires liées par exemple au terrorisme) un individu soupçonné de crime ou de délit. Elle doit avoir uniquement pour but d’empêcher le suspect de faire disparaître d’éventuelles preuves, de fuir, d’établir une quelconque stratégie avec des potentiels complices mais également de faire pression sur des témoins. »

Le débat est consacré à les conditionnes de la GAV en France, en effet on parle de la GAV « à la française ».

Avant la reforme en avril 2011, la GAV française été considérée une exception en Europe. Il y avait surtout deux problèmes : le champ de la garde à vue et la présence des avocats.

En France, la police pouvait placer quelqu’un en GAV même pour des infractions qui n’étaient pas graves. En revanche, aujourd’hui, on peut être placé en GAV seulement si la personne « a commis ou tenté de commettre un crime ou un délit puni d'une peine d'emprisonnement ».

Comme on peut lire sur Le Monde, (http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2010/01/05/le-regime-de-la-garde-a-vue-a-la-francaise-est-une-exception-en-europe_1287637_3224.html), « Les avocats français ont engagé une véritable bataille pour demander une plus grande présence en garde à vue, en s'appuyant sur plusieurs décisions de la Cour européenne des droits de l'homme. ». En plus, avant la reforme, le problème était qu’ « Un gardé à vue peut s'entretenir trente minutes avec son avocat, mais celui-ci n'a pas connaissance du dossier. »

Dans ce documentaire choquant, https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=abOvtdc8yGM, on peut écouter les histoires de gens qui avaient été placés en GAV sans une motivation qui pouvait justifier ça. On peut écouter aussi les opinions de sociologues et criminologues mais aussi des représentants de la police qui la défendent. En effet, selon la police, il y a une pression sur eux pour démontrer avec des chiffres leur performance et les GAV pourraient être augmentées parce qu’il faut « faire des chiffres ». Dans le documentaire c’est possible aussi voir comme le débâte en France a été très agité, surtout pour les avocats.

Selon l'avocat Patrick Klugman, auteur du "Livre noir de la garde à vue", il faut supprimer la GAV. Dans cette entretien,  http://www.metronews.fr/debats/il-faut-supprimer-la-garde-a-vue-purement-et-simplement/mjbb!TKZVNrKrIY7KE/, il confirme qu’ « il y a une culture du chiffre qui consiste à faire croire que la police travaille mieux quand il y a d'avantage d'arrestations ce qui est une aberration ». Il parle aussi des humiliations qui peuvent se passer pendant la GAV, comme celles qu’on a vue dans le film. 

J’ai était surprise de lire que, récemment, tous les acteurs policiers ont protesté contre les nouveaux droits accordés aux gardés à vue, comme l’accès par les avocats au dossier judiciaire de leurs clients. En effet, ces changements ont été réalisé pour adapter la loi française à la loi européen. 

Dans l’article suivant il est possible lire les principales raisons pour lesquelles la police s’est opposée : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/05/05/01016-20140505ARTFIG00140-la-police-vent-debout-contre-la-reforme-de-la-garde-a-vue.php
En effet, selon Jean-Claude Delage, le patron d'Alliance (deuxième force syndicale chez les gradés et gardiens): «Non seulement ces réformes de procédures à marche forcée risquent de mettre en péril la vie de personnes dont les noms et les adresses se trouvent dans les dossiers, mais il y a un problème de fond. Nous assistons progressivement à la mise en place en France d'un droit anglo-saxon qui n'est pas notre culture, où l'avocat mène le bal, sans aucune contrepartie pour le policier et les victimes», dit-il.
Une autre raison pour l’opposition de la police c’est que ces évolutions peuvent fragiliser les enquêtes. 

J’ai trouvé ce sujet très intéressant parce que en Italie aussi, malgré la protection de la loi pour les droits de l’homme, souvent on peut écouter parler encore du problème de l’usage excessif de la force par la police.

L’indépendance de l’information en France



Pendant la leçon de Philippe la semaine dernière on a parlé du problème de l’indépendance de l’information en France. En effet, il y a un débat très important.

 Les questions principales sont : 
« La démocratie est-elle compatible avec un « business model national » où les capitaines d'industrie se payent des média ? La presse est-elle une activité commerciale comme les autres ? Les titres de presse sont-ils des marques qu'on pourrait s'offrir sans en dégrader derechef l'image et la valeur ? »
Dans internet, j’ai trouvé un sondage lancé l’année dernière par l’Observatoire des Journalistes et de l’Information Médiatique sur la perception du système médiatique français (http://www.ojim.fr/sondage-independance-et-pluralite-des-journalistes/).

Selon ce sondage : « Les médias sont considérés comme peu ou pas indépendants (95%), influencés par leurs propriétaires (88%), les annonceurs (81%) alors que la liberté d’expression tend à se dégrader en France (85%).
Internet est plébiscité comme le média le plus indépendant (94%) et respectant le plus la liberté d’expression (75%). Pour répondre à la crise de la presse écrite il faut améliorer son contenu (13%) et (que l’éventail idéologique des journalistes soit davantage pluraliste (82%). »

Cependant, l’année dernière, on a fait des avancements en France dans ce sujet. En effet, le Parlement français a adopté le projet de loi sur l’indépendance de l’audiovisuel public, qui rassemble trois sociétés : France Télévisions, Radio France et France Médias Monde.

Le Conseil supérieur de l’audivisuel (CSA) nommera les présidents pour cinq ans. En revanche, jusqu’ici, ils étaient nommés par le Président de la République, qui maintenant peut nommer seulement le président du CSA. Les autres présidents du CSA seront nommés par le Parlement, donc, ils seront moins liés à l’exécutif.

Pour la ministre de la culture, qui présente le texte, "c'est une loi phare, parce que c'est une loi d'indépendance, d'impartialité, de démocratie. On rétablit un fonctionnement démocratique pour l'audiovisuel public, qui avait été anormalement capté par un pouvoir de nomination réservé au président de la République".

La solution a ce problème peut être celle proposé par l’article suivant (http://www2.univ-paris8.fr/cemti/IMG/pdf/A.Tavernier.pdf ), cet-à-dire diffuser l’information avec des médias « alternatifs », « allant des réseaux associatifs au journalisme citoyen en passant par les médias autonomes tels que les blogs, les journaux de rue ou les radios pirates. » En effet, contrairement aux médias traditionnels, ces médias « opposent une logique de circulation de l’information ouverte et participative ».

Sans doute, celui des médias est un secteur encore en évolution, donc on peut toujours attendre des changements positifs pour l’indépendance des médias grâce à la technologie.
 



L’énergie nucléaire en France



J’ai voulu en savoir plus sur le sujet de l’énergie nucléaire en France parce que ça a un rôle important dans l’identité de ce pays. J’ai découvert que la force de dissuasion nucléaire française, aussi nommée « force de frappe », commence officiellement en 1958, pendant la guerre froide. La France ne se dote pas de l’arme nucléaire pour l’utiliser comme « arme d’emploi », c’est-à-dire pour gagner une guerre, mais pour éviter que celle-ci se passe : un pays jamais pourrait attaquer un autre pays qui a une arme nucléaire.
Le contexte de la guerre froide était difficile : la France avait été humiliée par la défaite de 1940, l'empire colonial se délitait, etc. La France était à la recherche d’une nouvelle source de grandeur, et on l’a trouvé dans le secteur technique, avec l'énergie nucléaire.
Donc, Charles de Gaulle créé le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) en 1945, avec l'objectif de hisser la France parmi les puissances atomiques.
En 1958 la France se dote de la bombe atomique.
Les investissements augmentent pendant les années 70, après le premier choc pétrolier, avec le but d’utiliser le nucléaire pour s’assurer l’indépendance énergétique. Mais, malgré cet argument a été utilisé suivant par les présidents français, c’est un argument relative parce que les voitures et les usines utilisent plutôt du pétrole et du gaz. En plus, l'uranium nécessaire au fonctionnement des centrales vient en quasi-totalité de l'étranger.
Après les accidents de Three Miles Island aux Etats-Unis et de Tchernobyl en ex-URSS, une grande campagne a alors été lancée basée sur l’idée que l’énergie nucléaire réduit la production de gaz carbonique. Mais la catastrophe japonaise a tout bouleversé.
Dessous on peut trouver les principaux avantages et inconvénients de l’énergie nucléaire.
Inconvénients
·         Le système est très dangereux : il n’y a pas une sécurité absolue. Les centrales nucléaires sont des systèmes complexes nécessitant une surveillance permanente. Même arrêtée, une centrale nucléaire doit être surveillée, contrôlée.
  • Les déchets radioactifs posent de très gros problèmes : ils sont maintenus en surface et menacent les générations futures.
  • Il risque un jour de proliférer à des fins militaires.
·         Il ne résout pas les questions d'indépendance énergétique puisque la France consomme toujours autant de pétrole aujourd'hui qu'en 1975 et autant que ses voisins moins ou pas nucléarisés.
·          L'abondance de l'électricité produite par les centrales a induit des surconsommations d'électricité.
·         Le coût du nucléaire est amené à augmenter fortement et sa compétitivité est mise en cause.
·         Il n’est pas à bon-marché : si le nucléaire est si peu cher, c'est parce qu'il est très largement subventionné.

Avantages
  • Le nucléaire fournit de l'électricité de base, presque sans émissions de CO2, à un coût stable, très peu dépendant des cours erratiques des matières premières : l'énergie nucléaire ne sera pas limitée par les ressources naturelles avant de nombreux siècles.
  • C'est une énergie presque domestique, source importante d'exportations pour la France comme d'emplois nombreux et qualifiés.
  • Les réacteurs de 3è génération sont sûres : ils peuvent résister à la chute d'un avion ou encore à des inondations puissantes, ce qui n'était pas le cas du réacteur japonais. 
  • Réduire la part du nucléaire conduirait à augmenter les émissions de gaz à effet de serre. En effet, même si une sortie s'accompagnait d'un investissement massif dans les énergies renouvelables, ces dernières ne pourront jamais compenser totalement la perte du nucléaire parce que les énergies renouvelables sont par nature intermittentes, c'est-à-dire que leur productivité évolue dans le temps en fonction des conditions climatiques (vent, soleil).
Donc, une question que pouvons nous poser c’est si sortir du nucléaire coûterait très cher. L'Allemagne qui vient de décider l'arrêt définitif de ses 17 réacteurs en 2022 en a estimé le coût total à 250 milliards d'euros. Donc, cela coûterait probablement plus cher que d'y rester.
Je suis d’accord avec les écologistes, qui disent que pour sortir du nucléaire, il sera indispensable de mettre en place des programmes pour diminuer la consommation d'énergie. Ils pensent aussi qu’il suffirait d'investir aussi dans les énergies renouvelables pour créer une nouvelle filière d'excellence. 


Vocabulaire utile :
se déliter : to desintegrate
gaz carbonique : carbon dioxide
bouleverser : to disrupt
déchets : waste
chute : fall

Tuesday 5 August 2014

La longue invisibilité de « La Bataille d’Alger »







Pendant l’atelier de Philippe sur le film « La Bataille d’Alger », on a parlé de la longue censure de ce film. Ça a éveillé ma curiosité : j’ai voulu savoir pourquoi la censure a duré prés de 40 ans. Donc, j’ai trouvé un document où on analyse le film, mais surtout le principaux causes de sa censure. On le peut trouver ici, à partir de la page 30 :  http://crdp.ac-bordeaux.fr/cddp33/cinema/Festival_Pessac/D%C3%A9colonisationCine101008.pdf

Selon quelqu’un, le cinéma est « le miroir dans lequel peuvent se regarder en face nos sociétés, la façon dont elles peuvent affronter leurs angoisses et construire ce travail de deuil sans lequel il ne peut y avoir de mémoire collective ». Je crois que ce concept peut aider à comprendre mieux la raison de la censure de ce film.

J’ai découvert que « La Bataille d’Alger » a été le seul film qui a connu une longue censure, près de 40 ans. Il a été tourné 3 ans après la guerre en Algérie, dont les « braises étaient encore chaudes ». Il a été réalisé par Gillo Pontecorvo avec l’ambition de reconstituer la réalité de cette guerre : en effet, on parle d’ « actualités reconstituées », par conséquent le but de Pontecorvo n’était pas réaliser un film politique. Sa volonté d’objectivité est claire si on se focalise sur la représentation des terroristes algériens et des soldats françaises : si les actes de terreur semblent délibérées, au même temps les soldats françaises ne sont pas montrés comme des monstres et ses actions sont presque justifiés par les moyens  utilisés par le FLN.
Le film a été même accusé d’avoir banalisée ou justifiée la torture des soldats françaises parce qu’elle a permis démanteler les réseaux FNL. Donc, pour sa volonté de représenter une réalité objectif, dans le film de Pontecorvo le terrorisme et la torture s’affrontent au même niveau.

Le film est présenté en 1966 à la Mostra de Venise et obtient le Lion d’Or. Pour la délégation française, ça est une provocation anti-française du jury. Le film sera interdit en France jusqu’en 1970. La sortie du film est prévue pour 1971 mais une autre censure commence et les séances du film sont annulées. En effet, plusieurs de cinémas ont subis des dommages crées par les anciens combattants et les rapatriés. Par conséquent, le film est retiré définitivement des salles parisiennes et sortira seulement après trente-trois ans.

Cependant, plus tard, le film devient actuel aux Etats-Unis où, le 27 aout 2003  il est présenté au Pentagone pour étudier les techniques utilisés par les françaises en Algérie qui ont emmené la victoire. En effet, en ce temps-là, les américaines combattaient en Irak avec des difficultés. Un article du Figaro décrit ce qui s’avait passé: « L’œuvre de Gillo déclenche une polémique et sort aux États-Unis. Un triomphe. Dans l'Hexagone, il faut attendre l'automne 2004 pour que cette reconstitution de la guerre entre le FLN et l'armée française soit diffusée, d'abord à Cannes puis dans toutes les salles ».

Benjamin Stora a étudié ce qu’il appelle le « trou noir » du cinéma français, c’est-à-dire la manque de films sur la guerre d’Alger.
Mais pourquoi, se demande-t-il, on censure la Bataille d’Alger ? Selon Stora, ce film représente la guerre, c’est-à-dire l’immoralité, le désordre, la complaisance de la violence qui  la république français des années 60 ne voulait pas voir représentés. La censure politique dans les années 1960-1961 encourage aussi la censure financière, donc ça explique le fait que il n’y a pas beaucoup de films ou documentaire sur ce sujet. Mais dans les années 70-80, peu à peu les « tabous concernant la représentation des guerres coloniales tombent ». Tous les films qui avaient été interdits sortent, sauf « La Bataille d’Alger ». Pourquoi cet oubli ?
Premièrement, pour son aspect de reportage et pas de fiction, qui annule la distance entre le spectateur et ce qu’il voit et laisse à le spectateur la liberté de choisir. Mais selon B. Stora, la principal différence entre ce film et les autres films européens qui s’agitent sur la cause algérienne est la représentation de l’adversaire. En effet, dans ce film, comme on disait au debout, l’adversaire n’est pas représenté simplement avec des stéréotypes négatives mais il est mis sur «un pied d’égalité avec les paras français ». L’ennemi a un visage qui n’est pas le visage d’un « terroriste barbare » qui en France on voulait imaginer pour justifier la colonisation de l’Algérie. Le dossier conclut que « La Bataille révèle au Français ce qu’il a toujours plus ou moins refusé de voir, c’est-à-dire qu’en Algérie on faisait la guerre à un peuple qui luttait pour sa dignité et son droit à l’existence ». 


Vocabulaire utile :
Braise : ember
Séance du film : screening, showing of the movie
L’Hexagone : la France
trou noir: black gap